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Le droit à l'oubli numérique.

Internet est un média de flux car de nouvelles informations arrivent en permanence mais également un média de stock, c’est-à-dire que si on publie une information on pourra la retrouver de nombreuses années plus tard. Si par exemple quelqu’un met des informations compromettantes sur lui, elles resteront compromettantes durant plusieurs années. Internet a ce qu’on appelle une mémoire eidétique (aussi appelée mémoire photographique, c’est le fait d’avoir une mémoire totale).
Autre problème du stock d’information, de nombreux professionnels ont recours à Internet afin de collecter des informations sur un futur salarié, par exemple. Les informations personnelles peuvent donc porter préjudice à une embauche, même si elles datent d’une erreur de jeunesse par exemple.

Respect de la vie privée, une valeur fondamentale de la démocratie


Le 13 octobre 2010, une charte pour le droit à l’oubli numérique a été signée par des sites collaboratifs (réseaux sociaux, blogs, forums…) et les moteurs de recherche. Cette décision a été présidée par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du développement de l’économie numérique.
Cette charte a pour but de protéger les internautes ainsi que leurs données personnelles se trouvant sur la toile volontairement ou non afin qu’elles ne puissent pas leur porter préjudice à durée indéterminée. Ils pourront donc désormais gérer leurs informations plus facilement en les modifiant ou en les supprimant grâce à un bureau des réclamations. Cette charte vise également à mettre en place un apprentissage des risques d’Internet qui sera présent à l’école.

 

Les obligations pour les signataires


-          Créer des interfaces faciles pour supprimer son compte
-          Demander à l’internaute l’autorisation de communiquer des informations personnelles
-          Préserver l’intimité
-          Fournir dès la page d’accueil la politique de protection des données personnelles
       via des plateformes interactives et pédagogiques
-          Eviter l’indexation sur les moteurs de recherche
-          Indiquer la durée de conservation des informations
-          Vérifier la majorité ou non des internautes afin de mieux protéger les mineurs

Malheureusement, il n’y a eu que dix signataires : 
Action innocence,
Confédération nationale des associations familiales catholiques,
E-enfance,
Union nationale des associations familiales,
Copains d'avant,
Pages jaunes,
Skyrock,
trombi.com,
Viadéo,
Microsoft France (MSN, Windows live, Bing)





Les obstacles au droit à l’oubli numérique

-          Le copié-collé : les informations compromettantes sont souvent sauvegardées par des internautes sur leurs ordinateurs. Il est donc impossible de supprimer totalement les informations qui ont été diffusées sur Internet. On ne peut pas non plus garantir le fait que les informations ne referont pas surface un jour sur la toile.

-         L’internationalisation : Internet est un monde sans frontière. Les données personnelles peuvent donc être hébergées par un site n’étant pas Français. Or de nombreux pays n’appliquent pas le droit à l’oubli numérique. Les informations sur des sites étrangers peuvent donc rester sur la toile sans pouvoir appliquer leur suppression.

Les deux géants des données personnelles n’ont pas voulu signer la charte

La Cnil et ses confrères européens souhaitent une durée de six mois maximum pour la conservation des données personnelles sur Internet.

Mais, le siège social de Google et Facebook se trouvant aux Etats-Unis, pays où le droit à l’oubli numérique n’est pas en vigueur, les informations personnelles ne sont pas soumises à un retrait de la toile.
Lorsque Google a pris les photos pour son application Street View, les Google Cars en ont profité pour collecter des données échangées sur des réseaux Wi-Fi non sécurisés sans consulter les intéressés. Ils ont donc pu collecter les mots de passe, les adresses email et leur contenu et d’autres informations. Grâce à la CNIL, le moteur de recherche mondial a promis de supprimer ces données. Mais Google a d’autres ressources pour cartographier le réseau Wifi, il se sert des données de son service de géolocalisation Latitude sur Smartphone.
Peter Fleischer, responsable de la protection des données chez Google a cependant justifié la non-adhérence à la charte par le droit à la liberté d’expression :"La protection des données personnelles est un droit fondamental qui doit être défendu, mais il est important pour nous de le faire en respectant d'autres droits fondamentaux tels que la liberté d'expression. Nous continuons à travailler avec le secrétariat d'Etat chargé du développement de l'économie numérique et l'ensemble des acteurs concernés pour renforcer le contrôle des internautes sur leurs données personnelles".
Lorsque Google a pris les photos pour son application Street View, les Google Cars en ont profité pour collecter des données échangées sur des réseaux Wi-Fi non sécurisés sans consulter les intéressés. Ils ont donc pu collecter les mots de passe, les adresses email et leur contenu et d’autres informations. Grâce à la CNIL, le moteur de recherche mondial a promis de supprimer ces données. Mais Google a d’autres ressources pour cartographier le réseau Wifi, il se sert des données de son service de géolocalisation Latitude sur Smartphone.
            Il faut donc, malgré cette charte, continuer à faire attention aux informations qu’on peut laisser paraître sur Internet, car les deux géants de la toile vont continuer à nous porter préjudice.